Lors de ma formation, j’avais eu l’occasion d’expérimenter le régime yogi. J’aime explorer de nouvelle façon de m’alimenter, tester de nouvelles saveurs, oser de nouvelles recettes. Peut-être par gourmandise, peut-être grâce à ma grand-mère, peut-être parque je suis français ou un mélange de tout ça et de bien d’autres choses.
Quoiqu’il en soit le régime yogi, comme j’ai pu l’expérimenter, consiste en des repas plutôt frugaux et exclusivement végétariens ou vegan à base de produits frais (bio de préférence), avec des super-aliments (avocat, chia, curcuma…) pour nettoyer/purifier/énergiser le corps. Le tout arrosé à grand coup d’infusions et d’eau (ni thé, ni café, ni alcool).
Dernier petit détail, le régime yogi est constitué de deux repas par jour. Je dois bien avouer qu’avant de débuter, ce point m’inquiétait un peu. Je n’avais jamais sauté un repas et j’en rajoutais même. Le goûter n’est pas réservé aux enfants et une petite douceur à 10h n’est pas désagréable… bref, il s’agissait donc pour moi d’expérimenter le jeûne intermittent, ici plus de 15h entre deux repas. Comme nous sommes ce que nous mangeons et que la digestion consomme une grosse partie de l’énergie que nous ingurgitons, le régime yogi, bien que difficile les premiers jours, m’a permis de me sentir plein d’énergie, plein de vitalité et surtout bien dans mon corps.
Pas vraiment surprenant, quand on sait que le jeûne intermittent, en dehors d’aider à la perte de poids, permet de limiter les risques de maladies cardiovasculaire et de diabète, de diminuer les stress oxydants et inflammatoires, d’augmenter les capacités cognitives… Le corps ne passant plus une grosse partie de son énergie pour la digestion, il peut concentrer ses efforts ailleurs. Cependant, sortie du cocon de la Yoga Beach House (lieu de ma formation), je suis doucement revenu au rythme de 3 repas et plus par jour.
Pour renouveler l’expérience et aller plus loin, nous (mon épouse + moi) avons décidé de faire carême. Loin de tout engagement religieux, nous voyons dans la période de carême l’occasion de mettre en place cette démarche dans nos vies et d’expérimenter de nouvelles choses. Par ailleurs de nombreuses religions ont des rituels de jeûne et de purification du corps et en yoga il existe aussi de nombreuses pratiques le permettant décrites par le Krya yoga (j’y reviendrai dans un prochain article).
Carême dure 40 jours (soit jusqu’à Pâque) et durant cette période, selon mes lectures, l’alimentation doit être :
– sans sucre raffiné,
– sans fromage (oups), lait, beurre, crème.
– sans chocolat (dur, dur…),
– sans viande, poisson, coquillage et crustacé,
– sans œuf,
– sans alcool.
Nous avons fait le choix de garder les œufs par inquiétude vis-à-vis de l’apport protéique, bien que les légumineuses (lentilles, pois-chiche, haricots secs…) font déjà partie de nos menus réguliers. Pour le chocolat, j’envisage sérieusement les fèves de cacao pour leur apport en minéraux mais aussi pour avoir ce petit goût chocolaté qui me manque au bout d’une semaine. Pour renforcer le nettoyage corporel, j’aime bien commencé la journée par le jus d’un demi-citron dans une tasse d’eau chaude (pensez-à vous rincer les dents avec de l’eau juste après). Enfin, nous restons sur le rythme de 2 repas (vers 11h puis vers 17/18h) par jour et nous rajoutons une journée de jeûne complet par semaine.
Côté yoga, durant cette période de sortie d’hiver et d’avant printemps, nous pouvons remarquer des changement liés à l’énergie qui remonte pour nous dynamiser, mettre en place des actions pour nous alléger (physiquement et psychiquement) afin de mieux profiter du renouveau du printemps.
Aussi, j’aime bien pratiquer :
– certains pranayama comme Kapalabhati,
– réaliser des torsions qui peuvent permettre de travailler sur la digestion,
– enchainer plusieurs salutations au soleil sur un rythme un peu plus rapide,
– la cage thoracique pour mieux respirer comme dans le poisson (Matsyasana) ou le chameau (Ustrasana),
– mettre le tête en bas pour m’enraciner différemment et voir les choses sous un autre angle (Sirasana).
Enfin, il est aussi important de savoir contempler ces changements, d’observer la nature qui se réveille et donc de méditer peut-être un peu plus les yeux clos ou ouvert sur le monde.
PS : Presque une semaine depuis le début de Carême, et jusque-là tout va bien, même la journée complète de jeûne a été plus facile que je l’imaginais… le mental et ses représentations !
